Dans l'univers de l'escalade, les parcours sont parfois atypiques. Aujourd’hui, on vous parle de Géraldine, 42 ans, enseignante et chercheuse indépendante en droit de l’environnement, et qui a trouvé une nouvelle voie : celle de devenir encadrante en escalade. Une évolution marquée par une passion pour la transmission et divers événements charnières, dont des stages de grimpe en mixité choisie organisés par le biais de Grimpeuses.
Une ascension au long cours
En grandissant près d'Annecy, Géraldine a découvert l'escalade à l’école, dans un panorama de montagne. La proximité des falaises avec vue sur le lac a forgé son amour pour ce sport. Elle poursuit cette pratique pendant ses études à l’Université de Savoie, sans en faire son activité principale. Elle se souvient d’un poster de Liv Sansoz affiché en grand dans les locaux du SUAPS, une image forte.
En 2015, son déménagement en Corse marque un tournant dans sa vie de grimpeuse. Elle y rejoint un club au sein duquel les figures féminines fortes abondent, comme Michelle Martini et Françoise Selventi, des grimpeuses inspirantes. Cet environnement l'encourage à s’investir davantage, jusqu’à obtenir une certification d’Initiatrice SAE (Structure Artificielle d'Escalade).
Un déclip’ en Pays de la Loire
C’est en 2023, lors d’un stage de grande voie organisé par la FFME avec l’aide de grimpeuses, que tout bascule. Ce stage, exclusivement féminin, propose une approche unique avec pour objectif de proposer aux femmes, y compris débutantes, de devenir leaders de cordées. Pour Géraldine, ces stages sont loin des formats traditionnels où les grimpeurs les plus expérimentés sont des hommes. Malgré quelques doutes et appréhensions, Géraldine prend une « énorme claque ». L’égalité des rôles, l’entraide et l’humour transforment la dynamique du groupe, créant un espace où chacune peut s’épanouir et prendre sa place.
En 2024, elle retente l’expérience avec, cette fois-ci, un stage un cran au-dessus dans l’affirmation de son envie de liberté totale dans sa pratique de l’escalade, puisqu’elle réalise un stage d’initiation à l’escalade trad, toujours en mixité choisie.
Pour elle, ces stages ne se limitent pas à un apprentissage technique. Ils offrent un cadre pour des réflexions collectives sur l’autonomie, l'engagement et l'organisation pour concilier vie privée et escalade. Les encadrantes et organisatrices, des grimpeuses chevronnées comme Caroline Girard, Maria Mayor Garcia, Rocio Rodriquez Guinazù, Clémence Bacquet, Caroline Ciavaldini ou encore Sophie Loos, jouent un rôle central en montrant qu’une autre manière d’enseigner et de pratiquer est possible.
Transmettre et enseigner : une évidence
Inspirée par ces expériences qui lui montrent à la fois que c’est possible et qu’elle en est capable, Géraldine décide de se lancer dans la formation pour devenir encadrante, fortement soutenue par son club en Loire-Atlantique à travers notamment, Suzon Tisseau qui lui passe le flambeau. Pour elle, l’enseignement n’est pas une vocation nouvelle, mais le lien avec l’escalade ajoute une profondeur inattendue. Elle voit dans ce sport un moyen d’inculquer des valeurs fondamentales : l’égalité, l’entraide, le dépassement de soi et l’engagement.
« L’escalade est un sport responsabilisant, qui permet de s’épanouir tout en apprenant à vivre ensemble », explique-t-elle.
Vers de nouveaux sommets
Aujourd’hui, Géraldine aspire à partager son amour de la montagne et de la nature à travers l’enseignement. Elle souhaite continuer à créer des espaces inclusifs et inspirants, où chacun… et surtout chacune… peut trouver sa place et repousser ses limites. Son parcours rappelle que, parfois, il suffit d’un stage, d’un collectif bienveillant et de modèles forts pour transformer une passion en une vocation.
Grimpeuses est heureuse d’avoir modestement accompagné ce cheminement et se réjouit de voir d’autres grimpeuses suivre cette voie. Et vous, quelle sera votre prochaine ascension ?
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